Le 57 AV des Frères Lumière Lyon 8 eme: Des Lumière à Paul Bocuse en passant par David Hosansky.

57 de l’Avenue des Frères Lumières à Lyon 8 eme

Au 57 de l’Avenue des Frères Lumières à Lyon, anciennement rue Royale puis rue du Montplaisir, un hôtel particulier art nouveau construit par l’architecte Tony Blein sur commande de Antoine Lumière pour ses enfants. Ses deux fils Louis et Auguste, les deux inventeurs du cinéma (projection publique) sous l’égide de leur père, ont tout deux habité avec leurs épouses respectives qui étaient également deux soeurs, Marguerite et Rose Winkler. Puis ce fut la cadette des enfants Lumière France et son mari, un autre Winkler, Charles, qui furent les hôtes de l’Hôtel particulier. Cette demeure sur deux étages est sur le modèle du somptueux château édifié pour et par Antoine Lumière non loin de là .

57 de l’Avenue des Frères Lumières à Lyon 8eme au début 1900

Aujourd’hui, la bâtisse est un restaurant « Paul Bocuse » dénommé le Marguerite , en hommage à la femme d’Auguste Lumière qui fut la un temps la maitresse des lieux.

Mais ce 57, avenue des Frères Lumières est attaché « aussi » à David Hosansky né le 10 juin 1971 à Bron, banlieue de Lyon, fils de Marcel Nochim Hosansky (1920-1978) et de Jeanne Varambon (1930-1982). Il y’a passé ses années d’enfance avant ses dix ans. Il y’était attaché et en a toujours voulu à sa Mère de l’avoir vendu au décès de son Père.

Les Parents de David Hosansky Marcel Nochim Hosansky (1920-1978) et Jeanne Varambon (1930-1982)

David Hosansky était un adolescent particulier quand nous l’avons découvert à son arrivée en Septembre 1983 à l’Ecole des Roches en classe de 4 ème à la Maison de la Prairie. Et je pense que les anciens Rocheux qui l’ont connu ne me contrediront pas. Il avait très exactement 12 ans et semblait déjà marqué par la vie. Je dois dire qu’à son arrivée et tout au long de l’année de quatrième il m’agaçait. Sa façon de parler était très efféminée et à cela il en rajoutait des tonnes …. J’évitais donc sa compagnie malgré que mon ami Tiburce Ontala Bongo, dont on connait l’empathie naturelle et bien veillante qui l’habite, au fait de l’histoire personnelle de David, m’avait expliqué sa situation. David Hosansky était orphelin de Père et Mère depuis 1982. Son père était décédé en 1978 et sa mère en 1982, dont il avait gardé le souvenir des souffrances de sa maladie avant qu’elle lui soit fatale. Des tuteurs légaux avait été nommés en la personne de ses oncles et tante paternelles.

Maison de la Prairie de l’Ecole des Roches Novembre 1984 . David HOSANSKY deuxième à droite en partant du bas gauche (à côte de la Chef de Maison Mme Mathé).

En Avril 1985, je suis parti en échange linguistique de classe de troisième en Allemagne dans l’Ecole internationale de Salem. Parti de Paris en train avec mon Frère qui participait aussi à l’échange mais au Château de Hohenfels., en gare de Strasbourg, des cris pour ne pas dire des hurlements, se firent entendre du quai. Ils arrivèrent jusque dans notre wagon … C’était David qui montait à bord venant de Lyon et en plein échange, mélangé à de l’agacement, avec un de ses oncles. Nous avons donc continué le voyage ensemble jusqu’à la gare de Uberlingen, puis l’Ecole de Salem. C’est pendant ce séjour de plusieurs mois que nous sommes devenus de véritables amis. J’ai découvert un garçon intelligent pour ne pas dire brillant , sensible et qui avait eu une vie pas facile à la mort de son Père où tout avait basculé. Il m’a évoqué le souvenir de sa Mère qui semblait très frivole mais à laquelle il était attaché, celui de son Père dont il avait gardé quelques images. Mais ce qui était très présent chez lui c’est cette idée de trahison. Trahison de ses parents qui n’étaient plus là bien malgré eux, de ses tuteurs. Je dois dire que David forçait le respect car à l’âge de 14 ans il gérait seul sa vie. Se déplaçait seul entre sa propriété de Bron, de son appartement de Villeneuve-Loubet, de l’Ecole en Normandie m’avouant qu’il vivait sur « la caisse » de lingots et de pièces d’or qu’ils avaient déterrée d’une cave avec sa mère à la mort de son Père, s’affranchissant ainsi de la tutelle financière de ses oncles et tante. Il m’avait expliqué que ces derniers étaient célibataires et vivaient tous les trois ensemble tenant un commerce de vêtements, ce qui ne semblait pas le faire rêver….

Brochure années 80

J’ai découvert un « être » seul, totalement seul, qui cherchait en permanence , et c’était bien naturel et compréhensible , la compagnie des autres. Je me sentais bien nantis face à cette réalité. Une question restait en suspens et il n’en avait pas la réponse. Comment son Père avait fait fortune. Médecin de profession rien n’expliquait cette fortune amassée après le deuxième conflit Mondial et dont David était l’héritier. Je dois dire que cette question le hantait . Chez David il n’y’avait pas de zone d’ombres, les choses étaient dites, conformes à la réalité, sans tabou: la frivolité de sa Mère et ses différents amants après le décès de son Père, cette part d’ombre de ce Père qui lui laissait un patrimoine dont l’origine n’était pas connue, la méfiance qu’il avait à l’égard de ses tuteurs légaux. La douleur était tellement vive qu’il ne la cachait pas et n’avait aucune gêne à en donner les détails. Mais David était un garçon sensible, intelligent , honnête et avec une certaine joie de vivre tout en étant d’un caractère bien trempé et pas dénué de courage.

Salem -Allemagne … fédérale -RFA

Et c’est pourquoi nous sommes devenus de véritables amis et avons beaucoup discuté pendant nos temps libres quand nous allions à pied nous ravitailler à l’unique épicerie du village de Salem. Il était d’une compagnie très agréable et attachante. Et c’est pourquoi il m’a entretenu d’une autre situation qui l’interpellait. Il m’avouait qu’il entretenait une relation « amicale » avec une professeur d’Anglais de notre Ecole en France . Cette relation, il l’évoquait comme une relation maternelle d’un fils à sa mère . Cette femme devait avoir 20 ans de plus que lui et je la connaissais bien puisqu’elle était ma professeur d’Anglais à l’Ecole des Roches.

. Il me faisait part de ses interrogations sur l’attitude de cette femme à son égard et je dois dire que je n’y suis pas allé par quatre chemins en le mettant en garde sur l’issue de cette relation. Je suis rentré en France avant David qui lui a continué son séjour à Salem pendant les grandes Vacances. Il m’avait donné ses coordonnées pour que nous reprenions contact et avait pris le soin au dos d’un carton de me laisser un petit mot traduisant cette solitude qui était la sienne.

J’ai conservé ce mot au milieu des mes affaires de cette époque et je l’ai retrouvé avec je dois le dire une certaine émotion. Il m’a rappelé cette écriture que David avait , tout en rondeur et qui se démarquait de celle des autres garçons que nous étions à cet âge .

A son retour en Aout il m’a appelé sur mon lieu de vacances . Il était seul dans sa propriété de Bron et semblait vouloir rompre avec cette solitude , ce qui était bien compréhensible . J’aurais pu l’inviter à me rejoindre, mes parents l’auraient accueillis sans réticence . Mais c’est moi qui n’ai pas voulu . Car je dois bien l’avouer aujourd’hui, j’ai en toute lucidité abandonné mon ami David à son sort. Pour quelle raison ? Simplement car je sentais la « mort » roder autour de lui . C’est comme si elle était avec lui en permanence, omniprésente. Mon instinct m’a très clairement indiqué qu’il y’avait un danger imminent.

David Hosansky et son père Marcel. Années 70

J’ai été dans d’autres circonstances au contact de la mort, bataillant seul contre elle dans un corps à corps incertain, pour tenter de sauver un être proche, et heureusement cette fois là avec succès . Mais chez David, il était comme sa chose et je sentais que nul ne pouvait changer cet état de fait. La suite tragique de l’histoire pour lui et son amie m’a malheureusement donné raison . Les conditions de leur décès sont également énigmatiques et ont laissé des questions en suspens, jusqu’à initier une chanson pour le premier anniversaire de sa mort. Je ne vais pas revenir dessus, la presse en a largement fait les échos à l’époque.

David Hosansky (16 juin 1971-7 janvier 1990) et son avocat Jacques Vergès le 4 décembre 1989 un mois avant sa mort. Fonds Lyon Figaro 1986-2006 Bibliothèque de Lyon . Auteur Quinones Marcos.

« Voilà David, il y’aura 30 ans ce 7 Janvier 2020 que tu nous as quittés, je dois te dire que souvent je pense à toi, à notre séjour à Salem mais surtout à ce dimanche de janvier de 1990 où mon Père m’a annoncé ta mort tragique me ramenant à mes intuitions de 5 ans auparavant. Tous les Rocheux qui t’ont connu gardent ton souvenir que nous évoquons sans détour souvent entre nous. Je pense que tu avais compris que cette fortune était maudite en étant sa principale victime et c’est pour cette raison que tu avais entrepris de t’en débarrasser au plus vite, on ne t’en a pas laissé le temps …. « 

David a été inhumé dans le caveau de sa famille Maternelle, au cimetière de Vonnas dans l’Ain (01).

« J’ai trouvé important de te fixer à cette Maison pour une relative éternité, toi qui en cherché « une Maison » toute ta courte vie, en vain. »

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MA

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Construit en 1933 au Havre, « La capacité totale de la salle est d’environ 1200 personnes à l’ouverture en 1934, dans la salle c’est 586 places en fauteuils, 106 places en strapontins au bout des allées soit 688 places en tout. Dans les gradins c’est 373 fauteuils, 43 strapontins, 60 fauteuils en loges pour un total de 476 places.

 

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La Domus est donc la maison familiale romaine, dont le chef de famille porte le nom de Dominus.

Le Domusbook est un programme d’organisation en réseau de nos maisons leur permettant de devenir communicantes au gré de nos envies. Ainsi la mémoire familiale sera préservée en son sein, complétée et mise à jour dès que chacun des membres du réseau Domusbook en aura l’envie, la nécessité impérieuse face au temps qui passe….. Comme l’écrit Guy Kemlin (Nais 1922-2016 – Vallon 1930-1937- X 39 – chevalier de la Légion d’honneur- croix de guerre 1939-1945 – médaille des évadés,) en préambule de ses « souvenirs de 1939-1945 »: A nos enfants, à leurs enfants et ainsi de suite…. »

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